Transport routier : réduction obligatoire des émissions de CO2 pour les poids lourds

Le Parlement et le Conseil Européen sont parvenus à un accord pour réduire de 30 % d’ici 2030 les émissions de dioxyde de carbone des poids lourds neufs. C’est la toute première législation de l’Union Européenne relative aux émissions de CO2 des camions par le Parlement Européen.

Contrairement aux Etats Unis, la Chine, le Japon et le Canada, l’Union européenne ne dispose à l’heure actuelle d’aucune réglementation pour encadrer les émissions de CO2 du transport de marchandises par les véhicules lourds.

Pourtant les véhicules utilitaires lourds sont responsables de 27% des émissions de CO2 du transport routier et de 5% des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union Européenne.

Et depuis la croissance exponentielle du trafic routier dans les années 90, les émissions des camions ont augmenté de près de 25% …

Sur ce constat sans appel, le Parlement Européen a adopté un premier accord par 470 voix pour, 47 contre et 11 abstentions. Le texte devra encore être formellement approuvé par le Conseil de l’Union Européenne avant d’entrer en vigueur.

Les poids lourds neufs devront réduire leurs émissions de CO2 de 30% d’ici à 2030 (calculé par rapport aux niveaux de 2019). Un objectif intermédiaire de réduction de 15% des émissions de dioxyde de carbone a été fixé au courant de l’année 2025.

Les constructeurs devront également faire des concessions en matière de CO2. Le Parlement leur impose de contrôler que les véhicules à émissions nulles ou faibles représentent au moins 2% des ventes de véhicules neufs d’ici 2025.

Jusqu’à présent, l’UE s’était fixée des objectifs de réduction pour les véhicules légers mais jamais pour les poids lourds …

Pour le rapporteur néerlandais Bas Eickhout (Verts/ALE) :

« Il s’agit d’un grand succès de voir l’UE agir pour la première fois sur les émissions de CO2 des véhicules utilitaires lourds. Le règlement aidera à réduire la pollution sur nos routes et à améliorer la qualité de l’air. L’avenir des camions plus propres dépendra de l’innovation. Cette législation devrait donc encourager les industriels à impulser le changement et les progrès technologiques ».