Chine : les exportations continuent de baisser au mois d’août
Depuis plusieurs mois, les exportations chinoises sont au plus bas du fait d’un ralentissement économique entamé en 2022. Elles ont atteint en juillet leur plus bas niveau depuis début 2020. En août, le recul enregistré est de 8.8 % sur la même période un an auparavant. Les chiffres publiés montrent ainsi une tendance d’essoufflement qui persiste depuis la reprise pos-COVID du pays.
État actuel de l’économie chinoise
L’une des principales explications de la diminution des exportations chinoises depuis ce début d’année est l’état de santé de l’économie chinoise. En effet, le secteur immobilier, qui représente une part importante dans l’économie du pays, est en proie à des difficultés financières, ce qui a un effet d’entraînement sur d’autres secteurs et sur la confiance des marchés.
De plus, la faiblesse des dépenses de consommation constitue un autre défi majeur. La demande intérieure, qui devrait être un moteur de croissance, ne répond pas aux attentes, ce qui pèse sur la balance commerciale.
Enfin, la volonté des pays occidentaux de réduire leur dépendance aux produits chinois est un autre facteur qui explique cette tendance.
Côté importations
Selon les données publiées par les douanes chinoises, les importations ont reculé de 7,3% en août en glissement annuel. Cette baisse est moins importante que celle anticipée par les économistes, qui tablaient sur une contraction de 9,0%. Ce chiffre indique une certaine résilience du marché intérieur, mais soulève également des questions sur la durabilité de la demande pour les mois à venir.
Des exportations qui diminuent toujours plus
Du côté des exportations, la situation est également préoccupante. Elles se sont contractées de 8,8% en août, un chiffre légèrement meilleur que les prévisions de 9,2%, mais qui demeure inquiétant. Cette contraction est également moins sévère que la baisse de 14,5% enregistrée le mois précédent, suggérant une certaine stabilisation, bien que fragile.
Avec la politique zéro covid et les restrictions sanitaires en place jusqu’à la fin 2022, la majorité des entreprises tournées vers l’export ont particulièrement été touchées.
Sur une année, les ventes de produits à destination de l’Union Européenne sont en baisse de 10.5 %, et de 17.4 % pour les Etats-Unis. Toutefois, les exportations vers la Russie sont bien meilleures en augmentant de 63.2 % sur cette même période.
Excédent commercial en berne
En août, la Chine a affiché un excédent commercial de 68,36 milliards de dollars, en deçà des 73,80 milliards de dollars attendus par les analystes. Ce chiffre est également inférieur à celui de 80,6 milliards de dollars enregistré en juillet, indiquant une tendance à la baisse qui pourrait avoir des implications sérieuses pour l’économie chinoise.
Ces données récentes mettent en lumière les défis auxquels la Chine est confrontée en matière de commerce extérieur. Bien que les chiffres soient légèrement meilleurs que prévu, la tendance générale à la baisse des importations et des exportations, ainsi que de l’excédent commercial, est une source de préoccupation.
Mesures annoncées par Pékin
Face à la contraction des importations et des exportations, le gouvernement chinois a annoncé une série de mesures visant à soutenir la croissance économique. Bien que les détails soient encore flous, ces mesures pourraient inclure des incitations fiscales pour les entreprises, des subventions pour stimuler la consommation intérieure, et des politiques monétaires plus souples pour encourager l’investissement.
En juillet, le gouvernement a annoncé le soutien à la consommation des ménages et des entreprises en accordant des avantages fiscaux pour l’achat d’électroménager et de véhicules électriques.
Analyse des impacts potentiels
Les économistes sont partagés sur l’efficacité de ces mesures. D’une part, elles pourraient offrir un soutien temporaire à l’économie, aidant à stabiliser la balance commerciale à court terme. D’autre part, certains experts mettent en garde contre un impact limité de ces mesures, notamment en raison de la crise immobilière en cours et de la faiblesse générale de la demande.
Il est également important de noter que ces mesures pourraient avoir des implications au-delà des frontières chinoises. Par exemple, une politique monétaire plus souple pourrait entraîner une dévaluation du yuan, ce qui aurait un impact sur les échanges commerciaux avec d’autres pays.
Les économistes recommandent donc de lancer un véritable plan de relance. Ce que la Chine a fait à la fin des années 2000 pour soutenir une économie fragilisée par la crise financière mondiale. Le pays avait alors investi 4 000 milliards de yuans (510 milliards d’euros aux taux de change actuels) pour stimuler l’activité économique.
Dernière modification le : 25/09/2023